Michel Norguin (n°2) [Népenthès N°4 / Mai 2012]
CLARTÉS
Le poète disait
« voici que la lumière a épousé la nuit »
île de basalte
sans clarté sans air sans bruit
pure survie je suis la nuit
.
témoignage silencieux
d’une autre dignité lentement oubliée
aux portes de l’Histoire
.
te rappelles-tu aussi
les promesses des regards
◊
un signe quelquefois
s’échappe du Néant
laissant filtrer la certitude
.
Lumière
j’ai croisé ton angoisse
sur les sommets du monde
nous étions seuls
un signe rien qu’un signe
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X- 9.83
Quand j’aurai franchi l’horizon
réalisé les impossibles
foulé aux pieds l’imaginaire
.
quand je boirai l’éternité
à des milliards d’années-lumière
.
je serai dieu
et te ferai déesse
.
je serai ta passion
tu seras mon royaume
je t’offrirai des galaxies
pour t’en faire des tapis de lumière
notre course nous conduira
sur l’envers de l’infini
d’où nous contemplerons alors
les crépuscules
de tous les univers
.
née de notre regard
ce sera l’aube à tout jamais
incommensurable et nue
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BANQUET
ô microbes sucrés
ô gaz acidulés
ô saveurs invisibles
d’atomiques bonbons
.
à l’infernal banquet
des invités d’Arès
les enchères agacent
la fièvre du coup de feu
.
ma vie est au piano
pacifique entre toutes
gourmande de votre mort
pourvu qu’elle soit confite
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EUX
Que savent-ils des transparences du dire
de la lumière qui fulgure
de la vie forgée des mains
que savent-ils des flèches d’espérance
des vertiges du don
des creusets chaleureux
.
qu’en savent-ils
.
ceux qui ferment les portes
et scellent les barreaux
ceux qui dévient les sources
et noient les étincelles
ceux qui ordonnent les tiroirs
et crachent sur les arcs-en-ciel
ceux qui ternissent le cristal
et poignardent le vent
.
sauront-ils jamais
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JOUR OBLIQUE
Tu es le blé
qui courbe la lumière
tu es le papillon
qui entrouvre l’orage
tu es la pénombre
que caresse le soir
.
et je suis le limon
de ton devenir
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{Tous textes : © Michel Norguin}
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Annie Van de Vyver : « Superbe. »
Dernière publication sur Maudits : Jean-Pierre Duprey (1930~1959)
Poésie ardente.
Dernière publication sur Maudits : Jean-Pierre Duprey (1930~1959)
Superbe écriture à laquelle je suis particulièrement sensible .
Une poésie qui vous tire irrésistiblement vers la lumière.
Dernière publication sur les cinés de cigale : De PLEIN SOLEIL à LA PISCINE : le bronzage de DELON